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Réunion à Beaussac, samedi 30 janvier 2016. Compte rendu

 

Organisée à l’initiative de M. le Maire, réservée aux habitants de la commune de Beaussac, et suivie d’un débat. Avant cette réunion, les participants avaient trouvé dans leur boite aux lettres un tract d’ABO Wind (disponible sur le site de l’Association).

Une soixantaine de personnes ont répondu à son invitation. La plupart des conseillers municipaux étaient présents.

 

M. le Maire, parlant à titre personnel, les informe brièvement sur le projet éolien. ABO Wind l’a approché voici 4 ans mais c’est en juin 2015 que le promoteur a confirmé son intérêt pour un parc d’éoliennes industrielles dans la forêt de Beaussac. Il en a fait une présentation au Conseil municipal (« CM ») le 17 septembre, évoquant 3 à 5 machines, et est revenu le 9 novembre, parlant cette fois de 4 à 8 machines de 150 à 200 m de haut, sans en préciser la puissance. M. le Maire, a enfin convié des maires voisins, le 14 décembre, pour une information dispensée aussi par ABO Wind ; 7 ou 8 y sont venus.

La séance du 9 nov. portait spécialement sur la signature d’une Convention relative au réseau de voirie communale ; le CM n’a pas alors voulu se prononcer. Le CM devrait, courant 2016 et après avoir pris l’avis de la commune nouvelle de Mareuil-en-Périgord, (création prévue pour juillet 2016), se prononcer sur l’opportunité d’un projet éolien. C’est alors seulement qu’ABO Wind demanderait à installer un mat de mesure et lancerait ses études (cf. tract). M. le Maire ouvre alors un débat qu’il se contentera d’arbitrer et de modérer avec l’aide d’un de ses proches.

 

De nombreuses personnes se plaignent que le public ne soit informé que si tard, après presque 4 mois.

D’autres voudraient en savoir plus sur la Convention et demandent qu’en tout état de cause et en préalable, elle soit soumise à un examen des services compétents de la préfecture (DDT). M. le Maire ignore pourquoi ABO Wind recherche en préalable la signature de cette Convention, alors même que les promoteurs ne procèdent pas ainsi sur des sites voisins. On lui fait remarquer que cette signature pourrait être une occasion unique pour le CM de peser sur le projet et de négocier un cahier des charges protégeant correctement les riverains. Il est rappelé à ce sujet que M. le Maire a récemment déclaré qu’en tout état de cause il ne voudrait pas d’éoliennes à moins de 1 000 mètres des habitations.

On s’étonne que l’on veuille installer un projet industriel au cœur d’un parc naturel régional et dans la forêt alors que les forêts sont le « poumon vert de la planète » ; que la nôtre peut contribuer par sa bio-masse à la production d’énergie ; que cette alternative offrirait un beau sujet d’étude à la Commune nouvelle ; enfin, que la COP21 s’inquiète de la déforestation. Beaussac et ses environs n’ont pour retenir ou attirer des gens ni la mer ni la montagne mais de magnifiques paysages et un parc d’éoliennes géantes va les massacrer.

Un conseiller municipal déclare que Beaussac a besoin de projets qui rassemblent et que si l’on implante des éoliennes on verrouille ces possibilités et on ne crée pas d’emploi. Le tourisme, c’est notre seule cartouche. Et en plus on crée un climat de discorde, au lieu du « vire ensemble » dont on nous parle tant.

Pour un participant, et au vu de sa propre expérience, ce projet s’avérera extrêmement clivant. Radio-amateur, il avait demandé il y a quelques années à construire un pylône ; le CM de Beaussac a voté contre mais la préfecture lui accordé le permis ; saisi par un voisin, le tribunal administratif l’a annulé pour vice de forme. Pour ne pas déranger ses voisins, il a laissé tomber. Il ne comprendrait pas que le CM, qui avait refusé un pylône de 40 m autorise aujourd’hui plusieurs éoliennes de 200 m.

Un participant remarque qu’ABO Wind a récemment contacté des propriétaires forestiers par une lettre à la formulation ambiguë (« Avec les élus de la commune… »), laissant entendre une opinion favorable que le CM n’a pas exprimée. Ce qui laisserait entendre une opinion favorable de l'ensemble des membres du CM alors même que celui-ci ne s’est pas encore prononcé. Plusieurs personnes s’indignent que le promoteur ait déjà pris des contacts et demandent comment. Selon M. le Maire, qui a fait communiquer le cadastre au promoteur, le document indique le nu-propriétaire et l’usufruitier. Selon le Premier Adjoint, qui est en contact fréquent avec le promoteur, plusieurs propriétaires auraient déjà exprimé leur intérêt. Un conseiller municipal, propriétaire de parcelles concernées, a déclaré son opposition malgré la somme d'argent que propose Abo Wind. Il a été félicité et applaudi par l'assistance. Un autre conseiller municipal a aussi exprimé ses craintes face à ce projet.

Une personne, ayant récemment visité un champ d’éoliennes, a trouvé l’endroit agréable et l’a même jugé propice au pique-nique. Ce propos n’entraîne pas une grande adhésion de la salle. Elle estime que, dans la Somme, c’est même joli dans le paysage.

En revanche, on signale des exemples précis de dévalorisation de biens immobiliers dès qu’un projet éolien est annoncé. Un propriétaire de parcelles boisées destinataire de la lettre d'Abo Wind a également fait part de son opposition à ce projet. Il a contacté quatre agences immobilières nationales, implantées à Périgueux, qui confirment toutes la dépréciation de la valeur des terrains et maisons, à proximité des parcs éoliens, de moins 30% à moins 50%.

Plusieurs personnes estiment que la présence d’éoliennes aurait un impact très négatif pour Beaussac et ses environs, provoquant des départs et dissuadant l’installation de ceux qui recherchent l’environnement traditionnel, le calme et la beauté qu’offre notre secteur.

Un éleveur et producteur laitier de Beaussac a sollicité Mme Royal, ministre de l’Ecologie, sur la question des risques sanitaires, notamment des infrasons, liés à l'implantation d'éoliennes. Il lui a été répondu que le gouvernement avait saisi l’Agence nationale de Sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES), sur les effets sur la santé des ondes basse fréquence et infrasons dus aux parc éoliens. Ses conclusions devraient être publiées dans le courant de l’année. Devant cet éventuel risque sanitaire, l’éleveur pourrait être amené à demander l'application du principe de précaution.

Pour certains, les excavations nécessaires aux énormes massifs de béton risqueraient de tarir les fontaines prenant leur source dans la forêt.

En outre, beaucoup regrettent qu’un tel projet se révèle d’ores et déjà très clivant pour les habitants, qu’il dresse les uns contre les autres ; un phénomène qui s’aggravera encore quand seront connus le nom des propriétaires forestiers favorables.

D’ailleurs une personne reproche aux « anti-éoliens » d’être contre tout et de ne proposer aucune alternative.

On signale en outre que ce projet est largement obsolète, que le Royaume uni et l’Allemagne font déjà machine arrière au vu des résultats de l’expérience, que des parcs éoliens sont en faillite ; que l’éolien est très dépendant d’un régime de subvention au kWh de plus en plus contesté. Un participant indique que le véritable avenir énergétique est déjà là, avec la maison individuelle productrice d'énergie, de par sa très forte isolation, sa petite éolienne de toiture et ses tuiles «canal» photovoltaïques sauvegardant l'aspect de notre habitat traditionnel périgourdin. Et que cela donnerait beaucoup de travail aux artisans locaux pendant de nombreuses années sans abîmer nos paysages.

On fait aussi remarquer que l’éolien sera sans impact économique local. M. le Maire précise que le projet pourrait générer jusqu’à 100 000 € de recettes fiscales, mises à la discrétion de la Communauté Dronne et Belle (qui groupe 31 communes).

Un participant se demande si les Bâtiments de France, déjà opposés à plusieurs particuliers pour des panneaux solaires dans le bourg, au prétexte de l’église ISMH, pourraient ne pas être très défavorables à des éoliennes industrielles géantes, donc très visibles.

Un débat s’engage sur le bénéfice des études prévues par ABO Wind, certains estimant que cela permettrait de mieux connaître les potentialités du territoire, d’autres faisant remarquer que, commandées et payées par le promoteur, elles risquent fort d’être biaisées et n’ont d’ailleurs qu’un but : prouver le bien-fondé d’un parc éolien.

L’entourage de M. le Maire signale qu’ABO Wind pourrait les confier au cabinet Corieaulys. Ce cabinet, mandaté en 2012 par les CdC de Mareuil et du Verteillacois pour identifier de possibles Zones de Développement éolien (ZDE) n’avait pas retenu la forêt de Beaussac. M. le Maire précise que c’était alors sur un avis défavorable du Parc naturel régional Périgord-Limousin.

On regrette la disparition de la puissance publique, suite à l’invalidation des Schémas Régionaux éoliens (SRE) dans déjà 6 régions, dont l’ancienne Aquitaine, et la suppression des ZDE. Cela  laisse désormais le champ libre aux appétits du lobby éolien. C’est le promoteur qui décide, une décision qui au mieux sera soumise au juge.

Une personne fait remarquer que l’éolien suscite un mouvement général de protestation de la part des habitants des secteurs affectés. Que certaines communes prennent à l’avance et par précaution des délibérations très motivées. Il cite en exemple à suivre, contre les projets éoliens dans la forêt de la Double, la décision du CM de LE PIZOU (disponible notre site ou sur http://www.asso3d.fr/CM-Le-Pizou20151218.pdf).

M. le Maire déclare qu’il ne répondra pas aux lettres de protestation (200 selon le Premier Adjoint) à lui adressés par des habitants de Beaussac et des communes voisines.

M. le Maire signale qu’ABO Wind tiendra des permanences d’information à la mairie.

Il lève la séance, remercie les participants et offre un vin d’honneur.

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